Qu’est-ce qu’un gallinacé ?
L’ordre des Gallinacés est vaste, comportant divers groupes taxonomiques avec une distribution mondiale (Fig 1). Plus de 250 espèces ont un aspect similaire aux poules avec des ailes courtes et arrondies.

Figure 1. En haut à gauche : Poule brahma (Gallus gallus), photo de JumpV; Haut droite: Colin de Virginie (Colinus virginianus), photo de Steve Maslowski/USFWS; Bas gauche: Lagopède à queue blanche (Lagopus leucura), photo de Peter Plage/USFWS; Bas droite: Tétras du Canada (Falcipennis canadensis), photo de Wilson Hui.
De nombreuses espèces de gallinacés comme le tétras, la caille, la perdrix, le faisan, la dinde et les poules sont économiquement importantes pour l’homme en raison de l’agriculture et de la chasse. La date du début de la domestication des poules est incertaine mais il existe des preuves de domestication de la volaille en Chine vers 2000 avant JC. On attribue l’origine des volailles domestiques aux coqs sauvages. Le dindon sauvage est originaire d’Amérique du Nord. Cet oiseau rare, le plus gros des gallinacés, a un corps dense associé à un cou mince, une petite tête, et des longues pattes. Les groupes de dindons sauvages se trouvent à l’orée des bois près des champs et des clairières. Un groupe peut comporter plus de 60 individus (Fig 2).

Figure 2. Le dindon domestique et le dindon sauvage font partie d’une même espèce : Meleagris gallopavo. Image du Dr. S. Orosz.
Douze notes cliniques importantes
Si vous êtes déjà à l’aise avec l’anatomie et la physiologie des psittacidés, alors beaucoup d’aspects des gallinacés vous seront familiers. LaferberVet a listé douze éléments cliniquement intéressants au sujet de l’anatomie et de la physiologie des galliformes :
- Bon nombre d’éléments du tractus gastro-intestinal des galliformes apparaîtront familiers au vétérinaire travaillant avec les perroquets.
Les gallinacés possèdent un bec pointu et triangulaire avec une langue longue, mince et non-protrusible. Les gallinacés ont aussi un jabot complexe ou bien développé pour le stockage des aliments. L’estomac comporte un ventricule bien développé ou gésier. Du grit est fréquemment présent dans le ventricule.
Un caecum bien développé
Les gallinacés possèdent un ceacum bien développé et en réalité, beaucoup des recherches au sujet de la fonction du caecum des oiseaux provient de l’ordre des Galliformes. Le caecum est généralement long et mince, et grossièrement il apparaît très similaire au reste de l’intestin. La taille du caecum augmente et diminue selon la quantité de fibres alimentaires qu’il contient.
Le caecum est particulièrement bien développé chez les herbivores comme les tétras et les tétraogalles. Des bactéries cellulolytiques ont été trouvées dans le ceacum du tétras lyre (Tetrao tetrix), de la gélinotte des bois (Bonasa bonasia), la gélinotte huppée (Bonasa umbellus), le grand tétras (Tetrao urogallus), le lagopède des saules (Lagopus lagopus), le lagopède alpin (Lagopus rupestris) et la dinde. A la différence de la plupart des gallinacés, le tragopan satyre (Tragopan satyra) et le ganga cata (Pterocles alchata) ont un ceacum sacculé ou diverticulé.
La flore gastro-intestinale
La flore gastro-intestinale normale des gallinacés inclue des bactéries Gram-négatives comme Escherichia coli. Pour cette raison, la coloration cytologique de fèces est rarement pratiquée comme test de dépistage.
Dimorphisme sexuel
Les galliformes mâles ont tendance à être plus gros. Dans beaucoup d’espèces, le mâle à une ornementation spécifique, est plus coloré, ou présentent une robe différente. (Fig 3).

Figure 3. Le Faisan de Colchide mâle (Phasianus colchicus) est un oiseau de couleurs vives, alors que la femelle est brunâtre et ne montre pas de motif particulier. Image de Benimoto.
Le sexage cloacal est également possible chez les poussins âgés d’un jour. Visitez Mother Earth News ou Science Blogs pour plus d’information.
Des appendices cutanés uniques
Aucun résumé sur l’anatomie des galliformes ne serait complet sans une liste de quelques termes de vocabulaire :
- Crête : un renflement charnu sur le dessus de la tête (Fig 4)
- Barbillon : d’épais appendices latéraux de chaque côté de la base du bec et au-dessus de la gorge. Les barbillons sont généralement plus gros chez les mâles (Fig 4).
- Ergots : une projection osseuse venant du tarsométatarse et couvert d’un épiderme kératinisé chez de nombreux coqs. Lorsqu’ils sont présents chez les poules, les ergots sont peu développés, souvent avec aucune composante osseuse. Les ergots des coqs sont souvent tranchants et peuvent facilement blesser. Les ergots sont absents chez les cracidés, oiseaux d’Amérique Centrale et d’Amérique du Sud comme les pénélopes, les hocos, et les ortalis ainsi que les tétras.
- Caroncule : renflements charnus sur les parties sans plume de la tête et du cou des dindes (et quelques canards). Un morceau de peau charnu est également présent juste au-dessus du bec chez les dindes, connu sous le nom de « caroncule frontal ». (Fig 5).
- Patch de couvaison : Beaucoup de galliformes développement un amincissement des vaisseaux sur la peau thoracique ventrale. Les plumes sont temporairement perdues sur la zone de couvaison durant l’incubation, permettant à la chaleur du corps d’être directement transmise de la poule aux œufs.
- Casque : De nombreux mâles de hoccos et de pénélopinés possèdent un bouton charnu aux couleurs vives ou un casque osseux au-dessus de la tête.
Perte normale des plumes
Comme beaucoup de colombidés, les tétras (famille des Tetraonidés) subissent une perte physiologique des plumes, induites par le stress lors d’une attaque par un prédateur. Cette capacité semble pour le moins ésotérique, jusqu’à ce que l’on soit amené à réaliser une contention sur ces espèces… c’est alors tout de suite très parlant !
De rapides vols en rafales
Bien souvent les oisillons sont en mesure de voler peu de temps après l’éclosion. Les gallinacés volent normalement à de basses hauteurs au moyen d’un battement d’ailes à haute-fréquence qui les fatigue rapidement. Le vol est souvent limité à des planages sur de courtes distances.
Les seuls gallinacés qui migrent réellement sont la caille des blés (Coturnix coturnix) et la caille du Japon (Coturnix japonica).
Une glande uropygienne de présence variable
Une glande uropygienne est présente chez la plupart des gallinacés. La poule domestique a une seule ouverture du canal sécrétoire, d’autres espèces en ont deux.
La glande uropygienne est absente chez les races de poules domestiques sans queue (comme l’Araucana), l’éperonnier (genre Polypectron), et l’argus géant (Argusianus argus).
Plumage ornemental
Les plumes ornementales chez les mâles peuvent être issues de différentes localisations, en particulier les rectrices ou plumes de la queue (nombreux faisans), les plumes mentonnières (grand tétras), ou les tectrices de la queue (paons) (Fig 6). Les tectrices sont les plumes de couverture (normalement courtes) qui se situent entre autres à la base de la queue.

Figure 6. Les plumes ornementales du paon mâle (Pavo cristatus) sont communément considérées comme des plumes de la queue, alors qu’il s’agit en réalité de plumes tectrices de la queue. Image de M. Berndt.
Un développement précoce
Tous les poussins de gallinacés sont nidifuges, ce qui veut dire qu’ils peuvent déambuler et se nourrir seuls dès l’éclosion.
Quatre ou cinq doigts
La plupart des gallinacés ont quatre orteils, cependant quelques races de poules comme la Poule-Soie ont cinq doigts.
Bifurcation trachéale
Une trachée très allongée est présente chez quelques espèces de galliformes : les ortalis et d’autres cracidés, le lagopède, le grand tétras et quelques pintades. Chez deux membres du genre Guttera, en particulier la pintade de Pucheran (G. pucherani), la bifurcation trachéale se trouve au creux de la furcula ou « fourchette ».
Références
Références
Butcher GD. Management of gallformes. In: Harrison GJ, Lightfoot TL (eds). Clinical Avian Medicine. Palm Beach, FL: Spix Publishing; 2006. Pp. 862-865.
Fitch WT. Acoustic exaggeration of size in birds via tracheal elongation: comparative and theoretical analyses. J Zool 248 (1): 31-48, 1999.
Gerlach H. Galliformes. In: Altman R, Clubb SL, Dorrestein GM, Quesenberry K (eds). Avian Medicine and Surgery. Philadelphia, PA: WB Saunders; 1997. P. 944.
Howard, L. Galliformes. Animal Diversity Web. December 03, 2012. Available at http://animaldiversity.ummz.umich.edu/accounts/Galliformes/. Accessed on December 3, 2012.
Nash D. Ridiculous super-elongate, coiled windpipes allow some birds to function like trombones—or is it violins. Teptrapod Zoology. Apr 9, 2009. Available at http://scienceblogs.com/tetrapodzoology/2009/04/29/elongate-avian-trachea/. Accessed on Dec 3, 2012.