Notions de base en comportement : Le lapin européen

Introduction

Les lapins sont des animaux domestiques populaires et ils peuvent faire de merveilleux compagnons. Cependant, les lapins dans la vraie vie, ne partagent que peu de similitudes avec les images qui sont répandues dans la culture populaire (figure 1) (AVMA 2012, Edgar 2011, Harrman, 1995). Malheureusement, ces images répandues peuvent laisser au novice la fausse impression qu’ils comprennent cette espèce complexes (Mayer, 2003).

Bien que les images de lapin soient omniprésents dans la culture populaire

Figure 1. Bien que les images de lapin soient omniprésents dans la culture populaire, une véritable compréhension de la vie réelle du lapin est moins fréquente. On voit ici, une photo du lapin de Pâques Peter Rabbit de Beatrix Potter, Crédit photo : Elliott Brown (à gauche) et Bugs Bunny des frères Warner sur le grand écran de Jersey Theatre Loew, Rob DiCaterino (à droite). Les deux images proviennent de Flickr Creative Commons. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

Domestiqué depuis le début du 16ème siècle, le lapin européen (Oryctolagus cuniculus) conserve la plupart des caractéristiques de comportement de son ancêtre sauvage (Vella 2012, Bays 2006, Cowan, 1987). La principale différence est que la domestication a créé un animal qui n’est pas stressé par le confinement (Vella 2012, Bays 2006).

Le spectre des comportements possibles chez les lapins domestiques n’est généralement pas observé, ou pas possible, chez les lapins confinés dans un clapier ou une petite cage. Les lapins domestiques s’épanouissent quand on leur fournit des stimulations mentales et un espace suffisant pour l’exercice (Bays 2012, Harriman 1995).

Les lapins sont des proies

Les lapins à l’état sauvage

Des mesures de la densité de selles suggèrent que les lapins se nourrissent dans des zones découvertes beaucoup plus que les zones avec une végétation haute (Hulbert 1996, Palomares, 1994). Plus la distance avec un biotope couvert augmente, plus le risque de prédation augmente. Pour survivre, les lapins sauvages restent vigilants afin de réagir rapidement aux changements dans leur environnement en utilisant un sens aigu de l’odorat, de la vue et de l’ouïe. Le lapin peut se mettre sur ses pattes arrières en se redressant et utilise tous ses sens pour évaluer son environnement (figure 2) (Bays 2006).

Le lapin alerte et vigilant peut s’asseoir sur ses pattes arrière, et se redresser un peu comme un périscope au-dessus de l'herbe ou d’un canapé

Figure 2. Le lapin alerte et vigilant peut s’asseoir sur ses pattes arrière, et se redresser un peu comme un périscope au-dessus de l’herbe ou d’un canapé. Crédit photo : Tom Phillips via Flickr Creative Commons (à droite). Cliquez sur les images pour les agrandir.

Si une menace potentielle est perçue, certains individus peuvent vocaliser, mais la plupart déclenchent une alarme en tambourinant sur le sol avec les postérieurs (Vella 2012, Mayer 2003, Harriman 1995). Quand un autre lapin détecte ce signal d’avertissement, son corps s’aplati sur le sol en position couchée immobile pour éviter la détection. Si l’immobilisation est insuffisante pour éviter la détection, le lapin se mettra à courir pour retrouver la sécurité de son terrier en utilisant des accélérations et des changements rapides de direction (figure 3).

Si l’immobilisation est insuffisante pour éviter la détection, le lapin filera pour retrouver la sécurité de son terrier

Figure 3. Si l’immobilisation est insuffisante pour éviter la détection, le lapin filera pour retrouver la sécurité de son terrier. Crédit photo : Bradley Gordon via Flickr Creative Commons. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

Des études suggèrent que les lapins sont en mesure d’évaluer leur risque réel de la prédation et de montrer une réponse physiologique adaptée à la menace (Monclus 2009). Bien que la réponse “fuite” est la réaction la plus courante en cas de danger, caractérisé par une tachycardie et alimentée par le tonus sympathique, « l’immobilité tonique » (IT) est la réponse appropriée quand il n’y a aucun moyen d’échapper à la prédation. Au cours de l’IT le lapin est non seulement « figé » par la peur, mais une diminution significative de sa fréquence cardiaque et des changements dans le rythme cardiaque se produisent également (Giannico 2014).

Les lapins à la maison

Bon nombre des comportements anti-prédateurs qui sont observés chez les lapins en liberté sont également vu chez les lapins de compagnie, y compris des frappements du sol avec les postérieurs (vidéo 1).

Vidéo 1. Les lapins domestiques frappent le sol le plus souvent pour communiquer leur peur ou leur contrariété.

 

Lorsque vous vous approchez d’un lapin, il y a quelques recommandations qui peuvent apparaître inhabituelle au novice mais qui peuvent aider lorsque vous voulez faire ami avec cette espèce proie.

  • Aborder le lapin à sa hauteur et en le laissant initier le contact

    Un lapin timide est beaucoup plus susceptible d’accepter l’approche par un être humain qui se place sur à sa hauteur (figure 4). Une fois que l’homme est placé dans l’espace vitale du lapin, laissez le initier le contact (Harriman 1995).

    Like many wary animals, rabbits often respond better when given a choice in coming closer to the human.

    Figure 4. Comme beaucoup d’animaux méfiants, les lapins réagissent souvent mieux lorsqu’ils ont le choix de se rapprocher de l’être humain. Crédit photo : Daniel Salle via Flickr Creative Commons (à gauche) et Wei Tchou via Flickr Creative Commons (à droite). Cliquez sur les images pour les agrandir.

  • Caresser le lapin comme un lapin

    Le comportement d’approche d’un chien ou d’un chat en plaçant doucement son poing juste en dessous du nez ne fonctionne pas chez le lapin. Il y a deux raisons pour cela qui se rapportent aux sens du lapin. Premièrement, bien que les lapins possèdent un vaste champ circulaire de la vision, le positionnement des yeux crée une tache aveugle centrale juste sous la bouche. Les lapins sont aussi presbytes. Ils ont une excellente vision à longue distance qui leur sert bien lorsqu’ils guettent les prédateurs, mais ils possèdent relativement mauvaise vision de près. Cela signifie qu’une main humaine qui se rapproche de la tête d’un lapin peut le surprendre. Une main dans cette zone peut également stimuler les vibrisses très sensibles entourant le nez et la bouche (Davis 2013, Bays 2006, Krempels 1998).

    Lorsque vous voulez caresser un lapin pour la première fois, l’approcher directement au sommet de la tête, et non pas sous le menton. Lapins se toilettent les uns les autres autour des yeux, sur le haut du nez, en haut de la tête, au niveau des oreilles, et en bas du dos. Le lapin peut apprécier qu’on le caresse au niveau de ces zones (Harriman 1995).

  • La plupart des lapins n’aiment pas être soulevé

    Comme chez d’autres animaux de compagnie, la manipulation et la socialisation précoce peuvent jouer un rôle crucial dans les interactions du lapin avec les humains. Par exemple, la plupart des lapins n’apprécient pas être portés à moins qu’ils aient beaucoup été manipulés dans leur jeunesse (figure 5) (O’Meara 2013).

À moins d’avoir été habitué à une telle manipulation dès le plus jeune âge, la plupart des lapins n’apprécient pas d’être soulevé

Figure 5. À moins d’avoir été habitué à une telle manipulation dès le plus jeune âge, la plupart des lapins n’apprécient pas d’être soulevé. Crédits photo : Bart Everson via Flickr Creative Commons (à gauche) et Daniel Salle via Flickr Creative Commons (à droite). Cliquez sur les images pour les agrandir.

Les lapins sauvages vivent dans des terriers ou des galeries souterraines

Les lapins à l’état sauvage

Le nom scientifique du lapin européen est Oryctolagus cuniculus, qui peut se traduire littéralement par « pseudo lièvre creusant des passages souterrains ». La plupart, des lapins vivent dans des terriers qui ont été creusés dans le sol (figure 6) (Smith, 2003). Certaines populations de lapins vivent au-dessus du sol, en utilisant des arbustes comme cachettes quand ils sont menacés (Smith 2003, Kolb 1991, Wheeler, 1981). Le fait que les lapins passent la journée sous ou au-dessus du sol dépend probablement du drainage du sol, de la facilité à creuser, et de la probabilité d’inondation (Thompson 1994, Mykytowycz 1965).

Les entrées des terriers font habituellement environ 10 à 20 cm de large

Figure 6. Les entrées des terriers font habituellement environ 10 à 20 cm de large. Crédit photo : Katy Erira via Flickr Creative Commons. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

Un terrier est un réseau de tunnels souterrains (Bays 2012, Smith, 2003). Ce sont les lapines qui la plupart du temps creusent les terriers (Smith, 2003, Lockley 1964). Le réseau de tunnel forme comme une série de petits logements dans lequel six à huit lapins et leurs petits vivent. Les colonies peuvent être très importantes, jusqu’à parfois plusieurs centaines de lapins (Vella 2012, Parer, 1977).

Les lapins à la maison

Le lapin domestique est formaté à rechercher une vie de terrier tout comme son ancêtre sauvage. Les lapins sauvages passent de longues périodes dans leur terrier pendant la journée, les lapins domestiques s’adaptent facilement à passer une partie de leur journée dans un grand enclos ou dans une cage. De grands tubes en PVC, des sacs en papier, des boîtes en carton peuvent subvenir à leur besoin de creuser de creuser (figure 7) (Bays 2012). Tout comme les terriers auront de multiples sorties, les lapins de tendance à préférer les cachettes avec des plusieurs sortie.

Fournir aux lapins quelque chose dans lequel ils peuvent se terrer

Figure 7. Fournir aux lapins quelque chose dans lequel ils peuvent se terrer. Cette boîte en carton non traitée (flèche) leurs permettent également de ronger. Crédit photo : Christal Pollock, DVM. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

En plus de la nécessité de se terrer, les lapins domestiques doivent également satisfaire leur besoin instinctif de creuser et de ronger. Les lapins femelles ont tendance à être plus enclines à ronger et à creuser, même stérilisée. Cependant seules les femelles gestantes ou pseudogestantes n’essayeront de creuser des tunnels très profonds (Bays 2012, Vella 2012, Love, 1994). Étant donné que ces pulsions ne peuvent pas être supprimés, elles doivent être détournées et redirigées (Bays 2006). L’organisation d’une pièce “Bunny proof” évite la destruction de meubles, tout en protégeant le lapin et en lui proposant des enrichissements appropriés pour creuser et ronger (figure 8) (Bays 2012).

Like their wild ancestors, domestic rabbits will dig whenever given the opportunity.

Figure 8. Comme leurs ancêtres sauvages, les lapins domestiques creuseront dès qu’ils en ont l’occasion. Crédit photo : Jannes Pockele via Flickr Creative Commons. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

Les lapins utilisent des latrines

Les lapins à l’état sauvage

Le lapin étant un animal qui passe une partie importante de sa journée dans son terrier, celui-ci préfère ne pas souiller l’endroit où il mange et où il dort. Les lapins font leur besoin dans des latrines, reconnaissables par des “éraflures” dans le sol en forme de fer à cheval, qui signalent le territoire de leur terrier (Bays 2012, Vella 2012, DOE 2005). Les mâles adultes déposent aussi des crottes dures à forte odeur dans des endroits dispersés pour marquer leur territoire (Vella 2012).

Les lapins à la maison

Les lapins domestiques ont également tendance à uriner et déféquer dans le même endroit à chaque fois. Cette habitude de faire leur besoin dans des latrines signifie que la plupart des lapins de compagnie sont relativement faciles à éduquer pour utiliser une litière. Gardez à l’esprit que le but de l’éducation à l’utilisation de la litière est d’apprendre au lapin à uriner dans un bac à litière. La défécation est un processus passif relativement continu chez les lapins sains (Bays 2006). Toutes les crottes dures ne seront pas faites dans le bac à litière (Fig 9) (Bradley 2000). Les mâles adultes sont particulièrement sujets à déposer des matières fécales ayant une forte odeur dans des endroits dispersés pour marquer leur territoire (Vella 2012).

La présence de crottes dures en dehors du bac à litière n’est pas un signe d'une malpropreté chez le lapin. Les propriétaires doivent tout simplement garder un balai à portée de main

Figure 9. La présence de crottes dures en dehors du bac à litière n’est pas un signe d’une malpropreté chez le lapin. Les propriétaires doivent tout simplement garder un balai à portée de main ! Crédit photo : ‘msmornington’ via Flickr Creative Commons. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

Les lapins sont crépusculaires

Les lapins à l’état sauvage

Le lapin sauvage fouisseur a un pic d’activité essentiellement nocturne (Bays 2006, Jilge 1991). Leur activité commence généralement à la fin de l’après-midi ou en début de soirée, quand les lapins sortent de leurs terriers et commencent à se nourrir. Les lapins sauvages restent debout toute la nuit, et retournent à leur lieu de repos diurne, au-dessus ou sous terre, peu après l’aube. Lapins se repose depuis le matin jusqu’à l’après-midi. L’intensité de l’activité diurne semble dépendre principalement de leur degré d’appétit et donc indirectement sur la densité de population par rapport à l’approvisionnement alimentaire (Thompson, 1994).

Les lapins à la maison

Il est intéressant de noter que les lapins domestiques ont une tendance à devenir diurne en raison de l’exposition au bruit, à la lumière, et bien sûr à la présence d’aliments pendant la journée (Bays 2006, Jilge 1991). Les lapins domestiques mangent le plus et sont le plus actifs à l’aube et au crépuscule (2012 Vella, Bays 2006). Ils sont aussi plus susceptibles d’afficher un comportement de jeux en début de soirée. Lorsque le lapin ne joue pas ou ne mange pas, il a tendance à se reposer tranquillement pendant de longues périodes. Ce comportement convient tout aussi bien aux propriétaires (Bays 2012, Harriman 1995). Pour réduire au minimum le stress chez les lapins de compagnie, il est important de fournir une organisation de la journée avec une certaine routine et photopériode cohérente avec la photopériode naturelle (Bays 2006).

Les lapins sont des mangeurs voraces

Les lapins ont un appétit prodigieux, et le lapin domestique doit manger et déféquer fréquemment et de façon continue tout au long de la journée. Bien que les lapins de compagnie aiment manger, ils ont aussi un besoin instinctif recherche d nourriture tout comme leur ancêtre sauvage. Par conséquent, il est important de fournir d’enrichir l’environnement en cachant la nourriture. Visitez le site internet de la House Rabbit Society pour trouver une liste de jouets et d’enrichissement des sûres pour les lapins (Baies 2012, Brown 2010, Brown 2009, Bays 2006, Harris 2001 Harriman, 1995).

Les lapins reçoivent généralement de petites quantités de granulés le matin et le soir. Le foin doit être disponible à tout moment. Bien que le surtoilettage ne sera pas discuté en détail ici, les lapins ayant un régime alimentaire pauvre en fibres peuvent présenter du surtoilettage. Le surtoilettage peut également être une expression de stress ou d’ennui (Bays 2006, Mulder, 1992).

Lapins pratiquent coprophagie et caecotrophie

Les lapins à l’état sauvage

L’activité d’alimentation et de digestion des aliments réclame beaucoup de temps au lapin (Thompson, 1994). Bien que les lapins sauvages sortent de leurs terriers au crépuscule et continuent à se nourrir toute la nuit, la nécessité de se nourrir continue chez cette espèce a donné lieu à une pratique de réingestion (Thompson, 1994). La caecotrophie est l’ingestion des caecotrophes, directement à partir de l’anus. Ces grappes moles et odorantes sont riches en nutriments et leur ingestion est essentiel pour la nutrition normale du lapin. Chez les lapins sauvages, les caecotrophes sont généralement produites pendant les périodes de repos souterrains 3 à 8 heures après l’alimentation (Hornické, 1989).

Les lapins à la maison

La caecotrophy se produit, mais elle est rarement observée et reconnue comme telle, chez les lapins domestiques (vidéo 2). Lorsque les caecotrophes ne peuvent être ingérés, à cause d’un surpoids ou d’infirmité, la région péri-anale peut devenir sale relativement rapidement et le lapin est sujet à une malnutrition.

Vidéo 2. Les lapins ingèrent les caecotrophes directement à partir de l’anus.

Il n’est pas rare de voir un lapin occasionnellement grignoter ses selles sèches. Il s’agit alors de coprophagie.

Les lapins sont très sociaux

Les lapins à l’état sauvage

Les lapins sauvages vivent dans de grands groupes, stables, dont le nombre d’individus peut parfois atteindre plusieurs centaines d’individus (Vella 2012, Parer, 1977). La vie en colonie est complexe. Le lapin mâle, combat pour sa position dominante, et le gagnant prend le terrier, la compagne ainsi que la nourriture du perdant. La femelle dominante élève ses petits dans le terrier principal, et elle protège agressivement son nid. Les autres membres de la colonie sont placés à différents niveaux dans la hiérarchie sociale (Bays 2006, Smith 2003, Thompson 1994, Mykytowycz 1958).

Les lapins à la maison

Comme leur homologue sauvage, le lapin domestique est très social. Bien qu’une étude récente montre que de nombreux lapins de compagnie vivent seuls (Mullan 2006). La plupart des experts conviennent que le besoin de compagnie ne peut être compensé par les humains. Les lapins domestiques doivent être élevés en couple ou en trio (figure 10) (Bayes 2012, Bays 2006). Le logement en groupe est aussi une forme d’enrichissement de l’environnement dans les laboratoires (Hansen 2000, Whary 1993).

« Les lapins domestiques, qui ont des compagnons lapins, passent beaucoup de temps dans la journée à manger ensemble. Ils dormiront ensemble, se toiletteront ensemble, joueront ensemble, sauteront dans la litière ensemble et feront leurs besoins ensembles » -Davis 2003

Comme leurs ancêtres sauvages, les lapins domestiques ont tendance à prospérer en groupes

Figure 10. Comme leurs ancêtres sauvages, les lapins domestiques ont tendance à prospérer en groupes. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

Les signes qu’un lapin seul s’ennuie incluent des signes de fuites, de l’apathie, ou même de l’hyperactivité et des comportements destructeurs (Vella 2012, Bays 2006, Whary 1993, Huls, 1991). Des comportements stéréotypiques, comme taper du postérieur au coin de la cage, un toilettage excessif, le grignotage de fils, et la suralimentation peuvent également être observés (Bays 2006, Hansen 2000, Whary, 1993).

En dépit de leur nature sociale, la vie dans un ménage multi-lapin n’est pas toujours harmonieuse. Les lapins peuvent infliger des blessures graves et même se battre jusqu’à la mort. Il est crucial que les introductions de nouveaux individus soient effectuées soigneusement, avec une surveillance étroite. La mise en contact a plus de chance de bien se passer entre un mâle castré et une femelle stérilisée ou un groupe de femelles intactes (Bays 2012, Vella 2012, Harriman 1995).

Dans les groupes de lapins de trois individus ou plus, un individu peut parfois devenir le souffre-douleur. Ce lapin souffre-douleur doit être soigneusement surveillé afin qu’il obtienne suffisamment de nourriture et ne soit pas trop stressé par son rang. Du pica peut également être observée, avec un lapin dominant arrachant le poil du lapin souffre-douleur, (Bays 2006).

Si un ménage multi-lapins se révèle être trop stressant pour le souffre-douleur ou n’est pas une option viable, le lapin souffre-douleur peut aussi former des liens sociaux forts avec un animal d’une autre espèce (Harriman 1995).

  • Cochon d’Inde
    Les cochons d’Inde (Cavia porcellus) sont parfois choisis comme compagnons de lapin, mais il y a des inconvénients potentiels (figure 11). Les lapins sains peuvent abriter des Bordetella bronchiseptica, ce qui peut rendre les cobayes cliniquement malades. Les cobayes sains peuvent héberger Pasteurella spp. Certains lapins ont aussi tendance à dominer leur petit compagnon cobaye, ce qui crée du stress et monopolise les ressources alimentaires (Vella 2012).

    Guinea pigs and rabbits can sometimes make good companions.

    Figure 11. Les cobayes et les lapins peuvent parfois faire de bons compagnons, mais il y a des inconvénients médicaux et éventuellement comportementaux. Crédit photo : Chris Parfitt via Flickr Creative Commons. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

  • Chat ou chien

    Un chat ou un chien peut servir de compagnon à un lapin, en particulier lorsqu’ils sont exposés à des lapins à un âge précoce, mais il y a quelques considérations importantes à prendre en compte (figure 12) (Vella 2012). Le chien doit être calme et formés à ne pas chasser le lapin. Lors de l’appariement d’un chat et le lapin, cela aide généralement de mettre en contact deux animaux de taille équivalente. L’introduction d’un très petit lapin auprès d’un chat adulte est généralement une catastrophe, mais un lapin de grande race peut aussi intimider un petit chat. Les chats et les lapins de tous âges devraient avoir leurs griffes taillées très courtes (Harriman 1995).

    Parce qu’un seul accident peut signifier la mort, ces mises en contact nécessitent une planification, et une surveillance attentive (Harriman 1995). La domestication ne supprime pas les instincts naturels des espèces de prédateurs, et donc toutes les interactions doivent toujours être supervisés par un adulte (Bays 2012).

    Cats and dogs can make acceptable rabbit companions when exposed to this species from a very young age and consistently supervised by a responsible adult.

    Figure 12. Les chats et les chiens peuvent faire des compagnons acceptables pour les lapins lorsqu’ils sont exposés à cette espèce à partir d’un très jeune âge et toujours sous supervision par un adulte responsable. Crédits photo : Alisha Vargas via Flickr Creative Commons (à gauche) et Brent Plus via Flickr Creative Commons (à droite). Cliquez sur l’image pour l’agrandir..

  • Autre

    Les petits mammifères, comme les hamsters et les souris, ainsi que les perroquets peuvent également servir de compagnons au lapin. Même un jouet en peluche peut servir de compagnon pour certains lapins domestiques (Vidéo 3) (Bays 2006, Harriman, 1995).

    Vidéo 3. L’apport d’un compagnon au lapin domestique peut considérablement améliorer la qualité de vie de l’animal. Ce compagnon peut parfois être un objet inanimé comme ce jouet en peluche

Les lapins sont territoriaux

Les lapins à l’état sauvage

Le comportement territorial chez le lapin est intimement lié à sa reproduction. Les mâles maintiennent des limites territoriales pour protéger les femelles des autres mâles, tandis que les femelles protègent leur terrier contre les autres femelles (Thompson, 1994).

Le marquage est un comportement territorial commun observé chez les deux sexes dans lequel les sécrétions glandulaires sont utilisés pour marquer les autres animaux et les objets (Bays 2006, Harriman 1995). La taille des glandes de marquage et le degré de marquage sont androgéno-dépendants, par conséquent, ces glandes sont plus développées chez les lapins mâles et les mâles marquent plus fréquemment le territoire que les femelles. Le mâle dominant marque plus fréquemment le territoire que ses subordonnés et le mâle dominant marquent plus souvent le territoire en présence de rivaux (Hoffman, 2010). Les lapins femelles marquent leurs petits, et sont ouvertement hostiles aux autres petits. Elles peuvent même poursuivre et tuer les jeunes des autres colonies (Bays 2006)

  • La glande sous-maxillaire mentonnière sécrète jusqu’à 34 composés volatils, y compris des phéromones. Les sécrétions du lapin dominants comprennent le 2-pheoxyethanol, qui est le fixatif utilisé par l’industrie de la parfumerie. Ce composé spécial permet à l’odeur de persister plus longtemps dans l’environnement (Vella 2012, Hayes 2003).

    La glande s’ouvre sur le dessous du menton, et les lapins marque couramment leur environnement en frottant leur menton (figure 14). Les glandes de marquages mentonnières sont appliquées par les mâles dominants sur tous les objets à l’intérieur de leur territoire, ainsi que les corps des membres subalternes du groupe (Thompson, 1994)

  • Les glandes inguinales sont une paire de relativement grandes, de glandes périnéales en forme de poche qui sont souvent remplis d’un matériel cérumineux brun-jaune. Les lapins utilisent les ganglions inguinaux en frottant leur zone génitale sur un élément (Vella 2012, O’Malley, 2005)
  • Les sécrétions des glandes anales recouvrent la surface des selles dures quand elles passent à travers le rectum, créant l’odeur caractéristique du lapin. Les mâles dominants déposent régulièrement des fientes sur des sites stratégiques pour marquer les limites territoriales (Thompson, 1994).
  • Les fèces sont un moyen supplémentaire pour parfumer le territoire. Les lapins peuvent laisser des tas de fèces stratégiquement placés (figure 13), et également pulvériser d’urine à forte odeur des objets et parfois d’autres lapins.

Strategically placed fecal balls can be used to mark rabbit territory.

Figure 13. Crottes sèches placés peuvent être utilisés pour marquer le territoire de lapin. Crédit photo : ‘Jastrow’ via Wikimedia Commons. Cliquez sur l’image pour l’agrandir..


Les lapins à la maison

Tous les comportements territoriaux observés chez le lapin sauvage peuvent également être observés chez le lapin domestique (figure 14). Le territoire est marqué par le frottement du menton et des crottes dures sont déposées dans les limites territoriales perçues par le lapin.

Le marquage est observé chez les lapins domestiques

Figure 14. Le marquage est observé chez les lapins domestiques. Cliquez sur l’image pour l’agrandir..

Le marquage du territoire est plus important chez les lapins mâles intacts, qui peuvent uriner sur les limites de leur territoire ou sur leur compagnon. Le fait de ronger et de creuser peut également être observés. L’agression entre les lapins est souvent initiée par la défense du territoire (Bays 2012).

Les lapins emploient une foule de non-communication verbale indices

Le bon propriétaire de lapin et le bon vétérinaire de lapin sera capable de lire les signaux non-verbaux de communication. Les lapins possèdent quelques muscles de la face permettant des expressions faciales, mais ils peuvent s’exprimer avec éloquence par des actions, comme taper des postérieurs, ou des postures.

  • Le lapin détendue

    Un lapin détendu peut s’étirer à plat ventre ou basculer ses postérieurs sur le côté (Vella 2012, Harriman 1995).

  • Le lapin d’alerte

    Un lapin alerte peut se dresser sur ses membres postérieurs et observer son environnement (figure 2), mais il y a d’autres signes plus subtils. Une queue dressée communique excitation. Le stimulus sous-jacent peut être positif (friandise) ou négatif (menace potentielle). Des oreilles dirigées vers le haut et vers l’avant sont également observées chez le lapin d’alerte. Ces signaux peuvent être combinés avec des mouvements rapides de la tête, comme si le lapin essayait d’évaluer soigneusement un nouveau stimulus dans son environnement (Vella 2012, Harriman 1995).

  • Le lapin tendu ou effrayé

    Le lapin adopte une posture accroupi, tendue, avec les yeux exorbités et les oreilles aplaties (figure 15). Cette posture peut signifier un comportement de subordination ou de la peur, comme si le lapin essayait de se faire tout petit en se couchant à plat ventre sur le sol (Vella 2012, Harriman 1995).

    Le langage corporel de ce lapin (corps aplati, oreilles en arrière) suggère de la tension et / ou de la peur

    Figure 15. Le langage corporel de ce lapin (corps aplati, oreilles en arrière) suggère de la tension et / ou de la peur. Crédit photo : Daniel Salle via Flickr Creative Commons. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

  • Posture pour le toilettage
    Le lapin est assis à plat avec antérieures rentrées sous son thorax, la tête tendue vers l’avant, le menton peut être posé à plat sur le sol (figure 16). Voici comment les lapins subordonnés se présentent à leurs supérieurs, mais cette position peut aussi être prise par un animal dominant toiletté par un subordonné (Harriman 1995).

    Un lapin dominant peut présenter sa tête sous un de subordonnés pour le toilettage

    Figure 16. Un lapin dominant peut présenter sa tête sous un de subordonnés pour le toilettage. Crédit photo : Daniel Salle via Flickr Creative Commons. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

  • Comportement de secouement des oreilles, de la tête, ou frisson du corps

    Il s’agit souvent, un signe de mécontentement. Le secouement des oreilles, de la tête ou des tremblements du corps tremblant peuvent vus en réponse à une odeur gênante ou à une manipulation non désirée (figure 17). Ce comportement peut également être observé quand le lapin se met à son aise, devient assez détendu pour manger ou se toiletter.

    Le secouement de la tête peut être un signe de mécontentement chez le lapin

    Figure 17. Le secouement de la tête peut être un signe de mécontentement chez le lapin. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

  • Reniflement et coup de nez

    Le lapin domestique utilise souvent son nez pour pousser ou renifler la main ou le pied du propriétaire afin de chercher de l’attention ou des caresses (figure 18). Lorsque le lapin en a assez, il peut également repousser la main de son propriétaire au loin (Bays 2012).

    Un lapin qui cherche à obtenir l’attention de son propriétaire peut pousser avec le nez ou renifler son propriétaire

    Figure 18. Un lapin qui cherche à obtenir l’attention de son propriétaire peut pousser avec le nez ou renifler son propriétaire. Crédit photo : Josh Semans via Flickr Creative Commons. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

  • Léchage

    Le léchage est un signe d’affection et l’acceptation sociale chez le lapin (figure 19) (Bradley 2000, Harriman 1995). Le toilettage mutuel, semble être un comportement de renforcement de lien entre les lapins (Vella 2012, Amour, 1994).

    Licking is a sign of affection or social acceptance

    Figure 19. Comme avec de nombreux animaux domestiques, le léchage est un signe d’affection ou d’acceptation sociale. Crédit photo : Brent Moore via Flickr Creative Commons. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

  • Pincement avec les dents

    Le pincement avec les dents est souvent perçu comme une expression de la colère ou une gêne, mais il peut aussi être fait simplement pour solliciter l’attention du propriétaire (figure 20) (Harriman 1995).

    Shown here, a rabbit lightly nipping his human’s finger.

    Figure 20. On voit ici, un lapin pinçant légèrement le doigt de son humain. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

  • “Happy Hop” ou « bond joyeux »

    Pendant le « bond joyeux » que les anglo-saxon appellent aussi « binky », ou « danse », le lapin tourne sur lui-même rapidement et lance ses membres postérieurs, lui permettant de sauter en l’air avec les quatre pattes ne touchant plus le sol. Le « saut joyeux » sont le plus souvent observé en début de soirée et sont considérés comme une expression d’exubérance chez le lapin domestique (vidéo 4) (Bays 2006, Harriman, 1995).

    Vidéo 4. Le « saut joyeux » ou « binky » est considéré comme un signe de l’exubérance

Bien que considérés comme des animaux relativement silencieuses, les lapins peuvent émettre toute une gamme de sons

Tout comme les postures, la plupart des vocalisations produites par les lapins sont beaucoup mieux compris et plus largement décrits chez le lapin domestique.

  • Ronronnement, ronronnement dentaire, ou cliquètement

    Une série de légère vibrations rapides des dents créer un bourdonnement faible ou « ronronnement », tandis que les moustaches frémissent (vidéo 5). Le ronronnement dentaire est souvent initié par une douce caresse derrière les oreilles et signifie le contentement ou la détente (Vella 2012, Harriman 1995).

    Vidéo 5. Le ronronnement dentaire ou cliquètement indique le contentement ou la détente

  • « Honking » (cornage) ou « oinking » (grognement)

    Les « honk » ou « oink » sont le plus souvent créé pour attirer l’attention (vidéo 6). Comme les lapins semblent avoir peu de distinction entre le comportement sexuel et social, le « honking » est généralement associé avec un désir que ce soit pour la nourriture ou pour faire la cour, même chez les lapins castrés (Harriman, 1995).

    Vidéo 6. Les lapins peuvent « honker » ou « oinker » pour attirer l’attention

  • Sifflement ou snif

    Les lapins les plus « bavards » créent parfois des sons nasaux qui peuvent être confondus avec le bruit respiratoire (Vidéo 7). Ces sons sont intermittents et sont stimulés par l’interaction sociale avec le propriétaire.

    Vidéo 7. Les lapins « bavards » créent parfois un son nasal qui peut être confondu avec le bruit respiratoire

  • Larmoiement ou faible crissement

    Les lapins, en particulier les femelles gestantes ou pseudogestantes produisent parfois ce type de bruit de « pleurnichement » pour indiquer leur mécontentement lorsqu’elles sont soulevées ou retiré de leur cage (Harriman 1995).

  • Reniflement bruyant, court mugissement sourd, ou geignement

    Le reniflement bruyant ou grognement sourd s’accompagne souvent d’oreilles aplaties et d’une queue dressée. Ces avertissements sonores peuvent être associés à de la peur et / ou un agression et précédent souvent une charge et une morsure (Video 8) (Harriman 1995).

    Vidéo 8. Reniflement bruyant et mugissement sont des sons d’avertissement. Notez la séquence avertissement, charge et morsure. Notez aussi que cette personne mérite d’être mordue.

  • Grincement des dents ou bruxisme

    Le grincement des dents ou bruxisme est souvent entendu lors de maladie, d’inconfort, en particulier lors de douleurs gastro-intestinales. Bien que l’entrechoquement des dents lors de la prise alimentaire, ou le ronronnement dentaire impliquent le frottement des dents les unes sur les autres, le son de grincement de dents est très différent. Le contexte permet également de distinguer le ronronnement dentaire du bruxisme (Harriman, 1995).

  • Hurlement

    Ce bruit strident fort, qui peut ressembler au son d’un bébé humain qui pleure, dénote une terreur intense ou une douleur (Video 9) (Vella 2012). En clinique, ce crie est le plus couramment rencontré lapereaux sauvage orphelins, lors d’induction à l’anesthésie, ou avant un arrêt cardio respiratoire.

    Video 9. Hurlement de lapereaux. Notez que le manipulateur aurait dû parler doucement et calmement, en utilisant une petite serviette, et repousser un petit à la fois dans le coin pour les attraper.

Négatif sexuels comportements pendant l’adolescence

La puberté

Le lapin juvénile atteint la puberté juste après son taux maximal de croissance. Par conséquent, le début de la maturité sexuelle varie avec la race de lapin. Les petites races atteignent la puberté plus tôt que les grandes races (tableau 1). Les femelles atteignent généralement la puberté avant les males.

Tableau 1. Age de la puberté chez divers race de lapin
Petites races 3.5-5 mois
Races moyennes 4-6 mois
Grandes race 5-8 mois

Comportement sexuel des mâles matures

Le comportement sexuel chez les mâles en croissance montre de plus en plus de de plus territorialité. Le marquage est plus fréquemment observé. Même des jeunes qui ont déjà été éduqués à faire leur besoin dans la litière peuvent uriner et déféquer en dehors de la boîte. Les mâles peuvent pulvériser leur urine sur le sol, les murs, les meubles, les autres animaux, et leurs propriétaires. Les mâles peuvent également montrer des signes de libido constante. Le mâle peut tenter de monter des objets, des pieds humains et les autres animaux de compagnie, y compris les chiens et les chats, et ce comportement de monte peut conduire à des combats entre compagnons de cage. L’agressivité est particulièrement répandue chez mâles pubères, et des blessures graves peuvent infligées si les lapins ne sont pas séparés (Bays 2012, Bays 2006).

honking

Des comportements de marquage, de marche en rond, de « honking » et de « oinking », ainsi que des comportements de nidification, comprenant des destructions des grignotements, et un animal qui creuse sont tous fréquemment observé chez le lapin femelle. Comme le mâle, la femelle peut également monter ses compagnons et pulvériser son urine. Elle montrera souvent des sautes d’humeur intenses étant plus distante, plus irritable, et même agressive envers les autres lapins, d’autres animaux de compagnie, et les propriétaires comme si elle protégeait son territoires (Bays 2012). La femelle peut également afficher une hyperactivité ou de l’agitation qui ne faiblit pas jusqu’à ce qu’elle soit montée par un mâle (Bays 2006).

Les lapins sont souvent amenés en refuges pendant leur adolescence (Fig 21). Beaucoup de propriétaires ne réalisent pas ces comportements sexuels négatifs peuvent diminuer au fil du temps si l’animal est stérilisé (voir ci-dessous), et grâce à l’utilisation appropriée de renforcement comportemental, d’enrichissement de l’environnement (figure 21) (Bays 2012, Harriman, 1995).

Many pet rabbits are surrendered during adolescence.

Figure 21. Bien que mignon et malléable à un jeune âge, beaucoup de lapins de compagnie sont abandonnés à l’adolescence quand ils développent des comportement sexuels. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

La castration améliore la qualité de vie du lapin domestique

En réduisant l’influence hormonale sur le comportement, la stérilisation du lapin domestique améliore les habitudes d’utilisation de la litière tout en réduisant l’agressivité la territorialité et d’autres comportements sexuels, comme le montage (Bays 2012, Harriman 1995). Comme avec d’autres animaux de compagnie, il est prudent de stériliser le lapin alors qu’il est jeune et avant que le comportement sexuel tel que la monte ne devienne une habitude (Bays 2012). De plus, stériliser les femelles lorsqu’elles sont jeunes réduit le risque de néoplasie utérines.
L’activité sexuelle négative commence habituellement à diminuer dans les 2 à 4 semaines après la stérilisation, et disparait généralement les 2 à 4 mois chez les mâles. Chez les lapins de grandes races, ce processus peut prendre jusqu’à 6 à 8 mois pour disparaitre (Baies 2012). Les changements de comportement prennent généralement plus longtemps chez les femelles par rapport aux mâles.

Les lapins adultes sont plus calmes et plus prévisibles

Les jeunes lapins sont hyperactifs et joueurs. D’autres termes fréquemment utilisés pour décrire les jeunes comprennent “exubérants”, “espiègles”, et “curieux” (Bays 2006). Après environ 1 an d’âge, les lapins adultes deviennent plus calmes et plus prévisibles avec des périodes d’activité occasionnelles (Bays 2006).
Des différences entre les races et les personnalités peuvent également être observés. En règle générale, les grandes races ont tendance à être plus calme que les petites races, qui tendent à être plus excitables mais aussi à avoir de profondes variations individuelles de la personnalité. Les lapins domestiques sont généralement considérés comme âgés après 5 à 6 ans. Les lapins seniors ont tendance à dormir plus et se déplacer plus lentement (Bays 2006, Harriman 1995).

Conclusion

Le comportement du lapin est complexe. Il émane d’une intersection fascinante de la taxonomie, de l’anatomie, de la physiologie et de l’élevage. Une grande partie du comportement manifesté par les lapins est instinctif, et ressemble étroitement au comportement du lapin sauvage. Ces animaux de proie semi-fouisseurs sont extrêmement sociaux, et la plupart des individus se développent au contact avec d’autres lapins. Les lapins communiquent entre eux et avec les humains via des marquages territoriaux, divers sons, ainsi que des postures et des actions. Enfin le comportement sexuel est une partie intrinsèque du lapin, mais heureusement, les comportements sexuels négatifs dont le pic est pendant la puberté, peuvent généralement être modifiés avec le temps, et une stérilisation chirurgicale.


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Références

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