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Vidéo créée et commentée par M. Scott Echols, DVM, Dipl. ABVP (aviaire).
Introduction
Un large éventail d’anomalies dentaires peut être observé chez les lapins (Oryctolagus cuniculus), les cobayes (Cavia porcellus), et les chinchillas (Chinchilla laniger) y compris les surdents, les fractures dentaires, et les spicules dentaires des dents jugales. Des stades sévères de maladie dentaire peuvent même se traduire par un pont dentaire, formé par les prémolaires et les molaires chez les cobayes.
Indications
Les petits mammifères herbivores atteints de maladie dentaire peuvent présenter une foule de signes cliniques, comme l’anorexie, la perte de poids, un gonflement au niveau de la mâchoire, de l’hypersalivation, du bruxisme, et également une incapacité à fermer complètement la bouche. Un épiphora, une exophtalmie, ou même un proptosis oculaire peuvent être observés quand une dent malade envahit l’orbite. L’évaluation de la cavité buccale est considérée comme une partie intégrante de l’examen physique de tout petit mammifère herbivore, les pour les patients symptomatiques et cliniquement normaux.
Certains détails de l’examen physique peuvent indiquer une maladie dentaire:
-
• La palpation de masses au niveau de la joue et des mâchoires
• Des signes d’asymétrie faciale
• La présence d’hypersalivation ou d’épiphora
• Les lapins et des rongeurs présentant une hypersalivation importante peuvent même présenter une dermatite sur le menton ou les plis du fanon.
L’examen oral du patient est généralement effectué en dernier lieu, après que le reste de l’examen général ait été achevé parce qu’il peut être très stressant pour l’animal.
Évaluation des incisives
Les incisives peuvent être facilement inspectés lors de l’examen physique de routine. Des incisives normales ont une forme de ciseau caractéristique, et les extrémités des incisives mandibulaires repose normalement derrière les incisives supérieures. A noter également la couleur de l’incisive. L’émail normal des lapins et des cobayes doit être blanc (Fig 1), tandis que la plupart des rongeurs possèdent des incisives jaunes (figure 2).

Figure 1. L’émail normal des lapins et des cobayes doit être blanc. Clique sur l’image pour l’agrandir

Figure 2. L’émail de la plupart des incisives des rongeurs est jaune. Clique sur l’image pour l’agrandir
Considérations anatomiques
L’examen oral est difficile chez des lapins et les rongeurs en raison d’un certain nombre de caractéristiques anatomiques uniques:
-
• L’ouverture de la cavité buccale est relativement étroite, ce qui rend l’accès difficile aux dents
• La longue et étroite cavité buccale contient des tissus résiduels sur les côtés et une langue charnue, relativement grande rendant difficile la visualisation de la gueule.
• Les plans occlusaux des dents de la joue sont également inclinés dans des cobayes
Équipement nécessaire
Pour effectuer un examen oral, vous aurez besoin d’une surface plane sur laquelle placer votre patient et une serviette pour envelopper fermement l’animal (encadré 1). Un examen d’un lapin ou d’un rongeur nécessite également la présence d’un assistant afin de contentionner en toute sécurité la patient.
Encadré 1. Matériel nécessaire pour l’examen oral d’un petit herbivore |
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•Surface plane • Serviette • Assistant • Otoscope avec une source de lumière • Cotons-tiges (facultatif) |
Chez le patient conscient, utiliser un otoscope avec une source de lumière pour examiner la cavité buccale. L’un des instruments les plus efficaces est un spéculum nasal humain. Beaucoup de vétérinaires de petits mammifères recommandent le spéculum nasal bivalve de Welch Allyn (figure 5 ci-dessous). Un instrument moins efficace pour l’examen oral est un otoscope avec un long cône (figure 3).

Figure 3. Un otoscope avec un long cône peut servir de spéculum oral chez les lapins et les rongeurs, même s’il est moins efficace qu’un spéculum nasal. Cliquer sur l’image pour l’agrandir.
Les cochons d’Inde, et à un degré moindre, les chinchillas, ont tendance à garder de la nourriture dans leurs joues. Utilisez la pointe du coton-tige pour nettoyer délicatement la bouche si nécessaire.
Les méthodes de contention
- Maintenir la tête en toute sécurité soit en saisissant la tête comme un ballon de football avec la paume sur le dessus de la tête et perpendiculaire au nez OU.
- Saisissez la tête avec la paume de votre main parallèle au nez et votre index et le majeur se placer sur chaque côté du museau (figure 4).

Figure 4. On voit ici, une méthode de contention de la tête lors de l’examen oral d’un lapin ou d’un rongeur. Cliquer sur l’image pour l’agrandir.
L’examen buccal
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• Insérez le spéculum dans le diastème ou l’espace entre les molaires et des incisives (figure 5).
• Ouvrez le spéculum et inspectez soigneusement les gencives, la langue, et toutes les dents de ce côté de la bouche.
• Répétez la procédure de l’autre côté de la bouche.
• Le petit mammifère herbivore commencera souvent des mouvements de mastication rotatifs dès l’introduction du spéculum. L’inspection de la cavité buccale est préférable lorsque l’animal s’arrête de mâcher. Profitez des mouvements de mastication pour évaluer la capacité de votre patient à déplacer sa langue.

Figure 5. Insérer le spéculum oral à travers le diastème ou l’espace entre les incisives et molaires. Notez que le spéculum utilisé ici est un spéculum bivalve nasal humain. Clique sur l’image pour l’agrandir
Etant donné les dents mandibulaires poussent vers l’intérieur et les dents maxillaires poussent vers l’extérieur, cela permettra de déterminer l’emplacement des possibles spicules dentaires. Ces pointes dentaires des prémolaires et des molaires mandibulaires peuvent se développer contre la langue (figure 6), tandis que les spicules dentaires maxillaires sont dirigées vers la muqueuse buccale (figure 7).

Figure 6. Les dents jugales mandibulaires poussent vers l’intérieur de la cavité buccale. Montré ici, un éperon mandibulaire. Cliquer sur l’image pour l’agrandir

Figure 7. Les dents jugales maxillaires poussent vers l’extérieur de la cavité buccale. On voit ici, une spicule dentaire maxillaire. Cliquer sur l’image pour l’agrandir
Examen buccal sous anesthésie générale
Détecter une anomalie dentaire chez le patient conscient peut être intéressant, mais un examen oral non concluant chez un petit mammifère herbivore conscient ne permet pas d’exclure les maladies dentaires en raison de la difficile réalisation de cet examen. Une sédation ou une anesthésie générale est indiquée si une évaluation minutieuse est nécessaire (figure 8). Une anesthésie générale est également recommandée pour réaliser les examens oraux de patients peu coopératifs ou particulièrement anxieux.

Figure 8. L’examen détaillé de la cavité buccale du petit mammifère (comme montré ici) nécessite une sédation ou une anesthésie générale. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.
Comme la tête de votre patient est manipulée lors de l’examen, l’anesthésiste est responsable pour maintenir le cou étendu (figure 9).

Figure 9. Quand un examen oral est réalisé sous anesthésie ou sédation, un assistant doit s’assurer que le cou reste étendu. Cliquer sur l’image pour l’agrandir.
En plus d’un meilleur champ de vision, l’anesthésie générale permet également l’utilisation de l’endoscopie par voie orale. L’examen endoscopique permet un examen détaillé des prémolaires te des molaires, des surfaces muqueuses ainsi que de la langue et du palais dur.
Examiner soigneusement toutes les pièces de l’oropharynx chez le patient sous sédation, y compris l’angle de l’occlusion. Vous pouvez également appliquer une pression latérale sur les couronnes dentaires pour vérifier la présence d’un écoulement purulent.
Examen du chinchilla
Même en utilisant l’endoscopie par voie orale, il peut être difficile de juger avec précision si les dents d’un chinchilla sont normales. La prolifération de la gencive est parfois associée à la maladie dentaire. Cette hypertrophie gingivale peut être trompeuse car elle peut camoufler une couronne anormalement longue apparaissant comme normale à l’examen. Les zones de prolifération gingivale devraient toujours être examinées avec une sonde.
En plus d’un meilleur champ de vision, l’anesthésie générale permet également l’utilisation de l’endoscopie par voie orale. L’examen endoscopique permet un examen détaillé des prémolaires te des molaires, des surfaces muqueuses ainsi que de la langue et du palais dur.
Examiner soigneusement toutes les pièces de l’oropharynx chez le patient sous sédation, y compris l’angle de l’occlusion. Vous pouvez également appliquer une pression latérale sur les couronnes dentaires pour vérifier la présence d’un écoulement purulent.
Examen du chinchilla
Même en utilisant l’endoscopie par voie orale, il peut être difficile de juger avec précision si les dents d’un chinchilla sont normales. La prolifération de la gencive est parfois associée à la maladie dentaire. Cette hypertrophie gingivale peut être trompeuse car elle peut camoufler une couronne anormalement longue apparaissant comme normale à l’examen. Les zones de prolifération gingivale devraient toujours être examinées avec une sonde.
Formules et cartographies dentaires
Tableau 1. Formules dentaires de petits mammifères sélectionnés | ||||
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Espèces | Incisives | Canines | Prémolaires | Molaires |
Lapin | 2/1 | 0/0 | 3/2 | 3/3 |
Cochon d’inde | 1/1 | 0/0 | 1/1 | 3/3 |
Chinchilla | 1/1 | 0/0 | 1/1 | 3/3 |
Visitez Rabbit Dental Chart et Rodent Dental Chart pour télécharger des diagrammes dentaires et des formulaires.
Examens complémentaires
Si l’état clinique du patient le permet, les radiographies du crâne devraient être prises en même temps que l’examen oral sous anesthésie générale. Un examen complet radiologique devrait inclure des projections latérale, ventro-dorsale, et obliques.
Références
Références
Capello V. Application of rigid oral endoscopy in exotic companion mammals. Proc ABVP 2011.
Capello V, Gracis M, Lennox AM (eds). Rabbit and Rodent Dentistry Handbook. Lake Worth: Zoological Education Network; 2005.
Donnelly T, Vella D. Rabbit Anatomy and physiology relevant to clinical practice. Available at http://www.vin.com/Members/CMS/Misc/default.aspx?id=13247. Accessed on November 9, 2012.
Jekl V, Knotek Z. Evaluation of a laryngoscope and a rigid endoscope for the examination of the oral cavity of small mammals . Vet Rec 160(1):9, 2007.
Mitchell MA, Tully TN (eds). Manual of Exotic Pet Practice. St. Louis: Saunders; 2009.
Quesenberry KE, Carpenter (eds). Ferrets, Rabbits, and Rodents: Clinical Medicine and Surgery, 2nd ed. St. Louis: Saunders; 2004.